Sujet : Delirium
Nous sommes bien dans la rubrique fourre tout où, comme c'est indiqué, on peut mettre "tout et (surtout) n'importe quoi".
Donc je me lance ... mais j'en entends déjà certains qui vont de nouveau dire "c'est un grand malade"
Comme chacun le sait, j’ai fait l’acquisition d’une maison ancienne à Roderen, petit village Alsacien situé en Alsace, et dont le maire n’a pas fait jouer son droit de péremption.
Cette demeure est dotée de 3 greniers, et dans l’un d’eux j’ai eu la surprise de découvrir, Michel Regillo peut témoigner car il l’a vu, une très vieille malle. Je l’appelle d’ailleurs affectueusement « le coffre au trésor » (la malle, pas Regillo !).
Et c’est en vidant cette très vieille malle abandonnée que j’ai découvert, sur un vieux parchemin brunit par les années…
LA FABULEUSE ET LÉGENDAIRE HISTOIRE ECHIQUENNE DE LA KECH - Episode 4,5
Surpris, mais étant moi-même, à un humble niveau, joueur d’échecs, je l’ai bien sûr avidement parcourue, et n’ai pu m’empêcher de vous la livrer telle quelle. Bonne lecture.
Il était une fois, il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine très lointaine…
Sur la planète Meninik vivait recluse depuis deux siècles la grande tribu des Kech, célèbre depuis l’aube de la civilisation tant les guerriers Kech se sont illustrés au cours des temps anciens.
Tout avait bien sûr commencé, nul ne sait quand, mais bien avant que les soleils jumeaux Zeitnot et Zugwang ne se forment pour éclairer les races naissantes sur les arides planètes Staunton et Caïssa. Bien avant que les premiers voyages interplanétaires entre Elo1499 et 1hKO+30s deviennent possibles, bien avant même la naissance de l’oracle Oberla de Tischmatter, alors que la tribu des Kech trop longtemps isolée sur sa planète avait vu muter son génome, et que le gène de l’agressivité avait hérité d’une base nucléique supplémentaire. Depuis ce jour, le gène s’est propagé dans l’ancienne tribu et les Kech sont devenus les redoutables guerriers reconnus par tout l’Univers. Au cours des âges, ils avaient parfois lutté du bon côté, mettant leur combativité exacerbée au profit de combats pour la justice, et les légendes ne manquent pas de héros Kech ayant laissés leurs empreintes sur une myriade de mondes libérées. Notamment pendant la « grande guerre » qui déchira la galaxie qui vit s’affronter les partisans de Vlad-le-Merveilleux à ceux de Leko-le-Pouilleux. N’oublions pas non plus le courage dont avait fait preuve le troisième Roi Kech de la dynastie des Sengphrachanh lorsqu’il libéra son homologue Stuk-de-Lieby (et non pas Soupe-de-Liebig comme on l’entend parfois) prisonnier sur Teston des griffes de l’infâme Ramsamère de Vanneurex !
Mais parfois, menés par des chefs égoïstes et expansionnistes, les Kech luttèrent du côté du mal et de nombreux guerriers Kech restèrent dans les mémoires comme les plus impitoyables tyrans que le monde ait porté, comme lors de la « guerre noire » qui les vit s’allier avec Tropalov-le-Bulgue et Hubeur-le-Saoul, ou lorsqu’ils voulurent aider Bruker-le-Fou et l’impératrice Patou-de-la-côte à se débarrasser des sœurs siamoises Delphe de Berga-Mol et Cathy de Cherno-Bil. Les siamoises n’avaient dû leur salut qu’à la réconciliation surprise suite aux injonctions de Scaliat et Pouch sur Ellista, des deux géants jusque là ennemis farouches, Kapof et Kaparof. L’alliance des deux « K » avaient permis de réunir sous un même drapeau tous les peuples de la grande Union de Sovieta, et tous leurs leaders : Solkof, Gritchof, Morozof, Smylof, Petrof et Spasskof. De tels noms mirent facilement en déroute les scélérats, mais cet épisode avait sérieusement entaché la réputation Kechrite. Lors du procès qui suivit, Dhamaj-la-pacifiste les défendit du mieux qu’elle pu malgré l’opposition de la sorcière Saori de Kido, mais la participation des Kech lors du massacre de la famille régnante des Pardgas sur la planète Mooki ternit définitivement l’aura des guerriers Kech.
Mais comme tout ceci semblait loin !
Car depuis deux siècles, la grande prêtresse des Kech qui avait vu tant de victimes parmi les siens suite aux combats face à « la grande alliance des peuples libérateurs », avait réussi a canaliser la haine dévastatrice de son peuple, le forçant à vivre en autarcie complète sur leur planète natale Meninik. Et pour assouvir leur besoin génétique de violence, elle passa un accord avec la « grande alliance » qui déposait à période régulière, les animaux les plus dangereux de leurs mondes, permettant ainsi aux guerriers Kech de libérer leur agressivité en chassant dans les grandes forêts de Meninik. Désormais les plus grands guerriers Kech n’avait plus comme trophées des planètes meurtries de leurs mains, mais de simples trophées de chasse comme le Tristanux-à-roulette, les impassibles mais redoutables Lucax, ou le terrifiant Nicolasaure Rex.
Mais un voile sombre s’est levé récemment sur Meninik et sur la galaxie, lorsque Lilian-le-terrible devint le nouveau Roi élu des Kech. Lilian n’était autre que le propre fils de la grande prêtresse. Et il avait un sombre dessein : répandre le gène Kechrite sur un maximum de planètes, afin de créer une armée de guerriers si nombreuse qu’elle pourrait être en mesure de le porter au pouvoir suprême galactique, mais aussi de lutter contre la galaxie voisine, fragilisée qu’elle était par le long affrontement qui y règne depuis des millénaires entre les Jedi et les Sith (mais ceci est un autre histoire).
Mais même si les sujets du Roi ont toujours suivi leur dirigeant comme un seul homme, nul n’osait se dresser contre la grande prêtresse des Kech. Car elle était désormais la seule à avoir été initiée aux rites magiques de la Kechraï, rites ancestraux transmis au cours du temps, à un seul disciple à la fois, évitant ainsi de pervertir la nature profonde de la Kechraï. Le grande prêtresse elle-même n’avait t-elle pas été initiée dès sa naissance par l’illustre Archiduchesse Sylvine de Meninik en personne ? Cependant, nul ne connaissait le nom du disciple actuel qu’avait choisi la prêtresse, après qu’elle eût renoncé à enseigner la Kechraï à son fils aîné, sentant que son goût des combats l’aurait poussé trop loin, car certains pouvoirs de la Kechraï était si terrifiants que sur de nombreuses planètes on n’osait pas prononcer son nom…
Lilian-le-terrible fomenta alors un plan machiavélique. Car il trouva un puissant allié en la personne de son frère jumeau, Loan-le-moins-pire.
Les deux frères arrivèrent à convaincre la grande prêtresse d’aller s’isoler et de méditer dans la grotte sacrée, car lui dirent-ils, elle pourrait ainsi s’immerger pleinement dans la Kechraï sans être perturbée par les ondes néfastes des guerriers Kech. C’est dans cette grotte que les ancêtres Kech avaient dès le début transmis leur savoir de génération en génération, depuis des temps si reculés que le gène mutant n’était pas encore apparu. Toute la Kechraï prenait son essence dans la grotte sacrée, et à l’automne de sa vie chaque Kech devait s’y rendre pour s’y fondre.
La grande prêtresse partit donc vers le lieu sacré, emmenant avec elle son mystérieux disciple.
La voie était désormais libre pour les 2 frères Kech.
C’est alors qu’un vaisseau étranger provenant des planètes jumelles Ram et Stein s’écrasa sur Meninik. Nombreuses furent les victimes du crash, mais deux enfants survécurent. La petite Emah et son frère Teoh. Ils demandèrent aide et hospitalité au Roi Kech, qui accepta volontiers. Car malgré leur gène mutant, les Kech avaient toujours gardé leur bon fond.
Mais Lilian-le-terrible y vit surtout l’occasion de mettre son plan à exécution. Réparer le vaisseau endommagé lui permettait de quitter enfin Meninik et de partir pour sa folle conquête galactique.
Il fit donc les honneurs à ses hôtes, leur offrit ce que Meninik avait de meilleur, donna des perles de Gambite à la fille, et confia même le jeune Teoh aux bons soins de la princesse chamane Anaïssa. Voyant la confiance s’installer entre lui et les enfants, Kech-le-terrible exposa son plan à Loan-le-moins-pire. Mais leur conversation fut surprise par Emah et son frère, qui n’en firent rien paraître.
Les ardents Kech réparèrent rapidement le vaisseau Ramsteiniolle, et le Roi Kech proposa aux enfants de les ramener personnellement auprès des leurs. Pour ne pas éveiller les soupçons du Roi, ils acceptèrent.
Sur Ram comme sur Stein, le Roi Kech reçu un accueil triomphal, et le peuple Ramsteiniolle crut qu’un nouveau héros Kech venait de percer et d’allonger la liste de ses illustres prédécesseurs.
Mais les enfants qui savaient tout des sombres desseins Kechrites avertirent les hautes autorités de Ram et de Stein. D’abord incrédules, les dirigeants tentèrent de contacter la grande prêtresse des Kech. N’obtenant aucune réponse, ils prirent alors la menace au sérieux, et cherchèrent des alliés pour cette nouvelle bataille qui s’annonçait. Les planètes Ram et Stein eurent immédiatement le soutient de la planète Bouafite, dont le dirigeant Abdullax n’avait pas oublié les terribles méfaits répandus par les ancêtres Kech sur ces propres aïeux.
Mais les Bouafites, piètres combattants étaient plutôt connus pour leur nombreuses défaites passées, certaines même qualifiées de « miniatures » par les codes militaires. Ce n’était pas pour rien que le vice-roi Tangui était surnommé Grunewul-le-nul ! Abdullax chercha donc un autre allié. La piste du célèbre capitaine Thor-de-Saintam fût vite abandonnée puisque ce dernier était, comme à son habitude, embourbé depuis maintenant bien longtemps au fin fond des systèmes habités, dans les méandres de la bien connue « nébuleuse des ouvertures ». Abdullax devait trouver quelqu’un d’autre.
Et c’est Robert-le-téméraire qui osa se dresser devant les guerriers Kech ! Agé de 800 ans, ce haut dignitaire de la planète Apis Mellifera, descendant direct de la dynastie des Zummel et du Roi légendaire Raphanaël, avait laissé derrière lui son passé de mercenaire, depuis qu’il avait épousé la belle sénatrice Maya La Beille (même si, à force, les mauvaises langues d’Apis surnommait volontiers la sénatrice Maya La Vieille. Cependant je ne m’abaisserai pas à ce niveau…).
Désormais, les Kech pouvaient trembler. Car si Robert-le-téméraire n’avait plus combattu depuis longtemps, nul n’ignorait qu’en ce temps là, il était surnommé Robert-le-sadique, et son rire légendaire résonne toujours pour rappeler à tous que ces instincts de tueurs sont toujours enfouis au plus profond de sa chair.
Abdullax souhaitait également le soutient de Dark Claudius le Sage, un Sith exilé de la galaxie voisine. Mais il ne parvint pas à entrer en contact avec lui. Le Sith avait vécu une idylle sur Polak13 avec la belle Dora Babouchka puis avait été aperçu à plusieurs reprises sur la planète reculée Détyeule, où il enseignait son savoir à de jeunes érudits. Ses cours furent interrompus quand le peuple des Deldosk fit appel à lui pour se débarrasser d’un Scherrek Sylvestre des Marais qui dévastait les forêts de Deldosk1 en se nourrissant de tout le bois de la planète. Dark Claudius était partit sur Benoni-5 chercher son compagnon le redoutable chasseur aguerri Regillus Le Scandinave. Les deux hommes avaient souvent été associés par le passé, depuis leur rencontre dans les caves souterraines des bas-fonds de la planète Regil. Ils avaient notamment chassé ensemble le Desch-Desch renifleur, ils avaient contré le redoutable Mark-2-Fisch sur Trompo, c’est encore à eux qu’on fit appel lorsqu’il fallu capturer deux Albax en furie, aux griffes et aux dents acérées, pour le zoo de Nostromo, et c’étaient enfin eux qui avaient été chargés de l’arrestation de Reno-de-la-côte, le fils bâtard de l’impératrice Pathou-de-la-côte elle-même. L’arrestation eut effectivement lieue mais on n’entendit plus jamais parler du prisonnier. Toujours est-il que des témoins, morts depuis, confirment que les deux hommes se sont bien rencontrés sur Benoni-5, mais qu’ils ont rapidement été pris en chasse par un Viswanathan des profondeurs. C’est là que se perd la trace de Dark Claudius le Sage…
Robert-le-téméraire était prêt à mordre, et il s’impatientait de voir Abdullax souhaiter repousser au maximum le conflit. Les motivations de ce dernier était pourtant légitimes : connaissant parfaitement les capacités insondables des Kech, il souhaitait davantage de temps pour se préparer à la guerre, voir dans le meilleur des cas, pour l’éviter.
Abullax contacta alors le chancelier suprême de la galaxie, le Pierreux Rosti. Malheureusement, Rosti ne pu intervenir directement. Il était retenu par le grand tournoi quinquennal des dirigeants galactiques, sur Eschentzwilleur-D4. La princesse Taïmanof (originaire de Sovieta) y faisait d’ailleurs bonne figure puisqu’elle menait actuellement le tournoi, devant un quatuor composé de KalaShni, des sœurs Richtern et Rauzern, et du chancelier Rosti en personne. Rappelons que le tournoi précédant avait été remporté haut la main par Julian le Destroy, grand ami du chancelier suprême. Bref.
Le Pierreux Rosti ne pouvant se libérer, il dépêcha alors dans le système de Meninik deux ambassadeurs, Lena et Gaby.
Les deux ambassadeurs se posèrent sur Meninik et furent accueillis amicalement par Loan-le-moins-pire. Mais c’était un leurre, et lorsque le vaisseau des ambassadeurs redécolla, Lena était seule à bord. Gaby avait été torturé devant ses yeux, victime du supplice dit « de la fourchette et de l’enfilade ».
Lena rentra en pleurs sur Eschentzwilleur-D4, et alla rendre des comptes à Pierreux le Rosti, puis pris congé du chancelier suprême et on n’entendit plus jamais parler d’elle. La légende raconte qu’elle s’enferma dans une tour déroquée, et qu’elle pleura 1000 jours et 1000 nuits, et se noya dans le flot de ses larmes…
Pierreux le Rosti savait désormais que le conflit ne pouvait être évité. La flotte des planètes Klethi, Sommer et Soraru, emmené par les généraux Waltour, Fichtour et Timotour, renforça celle emmenée par Abdullax et Robert-le-téméraire. D’autant que les trois généraux avaient été entraînés par le suprême commandeur Ryyf, ce qui ne laissait planer aucun doute sur leurs aptitudes au combat. N’était-ce pas lui et son grand frère Jannoel qui avaient formé la jeune Richardine-L’asexuée qui était venu à bout de Nass-le-Plouc, lors de la finale du tournoi de Mulouz, tournoi qualificatif pour le grand tournoi quinquennal, faut-il le rappeler.
Quoiqu’il en soit, toute la galaxie se préparait au terrible affrontement. Le nombre était du côté des bons, mais la haine était du côté des Kech ! Le Roi et son frère soulevèrent le peuple de Meninik dans son ensemble puisque l’absence de la grande prêtresse avait fait disparaître tout contre-pouvoir. Le Roi justifia le combat nouveau par l’isolement injuste qu’avait dû subir la grande tribu des Kech, que leurs héros autrefois adulés avait été bafoués, tout ça dans le but d’empêcher le brave peuple Kechrite d’accéder au trône suprême de la galaxie, trône qui lui revenait de droit tant leur force n’avait d’égal que leur courage.
Il est vrai que de tous temps, les Kech n’ont jamais eu peur de rien ni de personne. Il se raconte même dans les bas-fonds de Rodery qu’un grand guerrier Kech avait été vu luttant contre un redoutable Thelen-à-crinière à l’aide d’une simple lance de CaroKann. Il semble difficile d’apporter une preuve tangible d’une telle confrontation, mais on notera que depuis ce jour, les Thelen ne sont effectivement armés que de la fameuse CaroKann, ce qui semble accréditer cette légende. Mais les Thelen n’ayant pas l’énergie dévastatrice des Kech, leur faible CaroKann n’a jamais fait le poids dans leurs combats futurs.
Mais revenons à notre histoire.
La flotte alliée se posa sur Meninik. Le Roi Kech et son frère se présentèrent stoïques devant leurs assaillants, montrant ainsi que leur fierté guerrière n’avait pas tarit au long des siècles d’isolement. Les épouses respectives des deux frères Kech, Carolla et Paullina, fidèles et aimantes, paradaient à leur côté. Abdullax soutint le regard provocateur des Kech. Il jaugeait la position, et calculait la possibilité d’ouvrir le centre de la foule des Kech par une percée dite « e4-e5 ». Mais c’est alors que Robert-le-téméraire, n’y tenant plus, jeta ses cavaliers dans la bataille, tel un Reti des montagnes. Les Kech ripostèrent aussitôt. Les armées d’abord bien rangées s’élançaient désormais vers l’avant. Le centre vola en éclats. La structure des deux armées se désagrégeait à vue d’oeil. Des tours tombèrent. Sur le champ de bataille, chacun essayait d’occuper des endroits stratégiques, des postes clés. « Ne laissez pas des pièces d’artillerie en prise ! » s’époumonait Abdullax. Dans les deux camps, des assaillants devenus fous, attaquaient en diagonale ! Certains guerriers brimés jusque là, recherchaient de vaines promotions. Le général allié Fichtour tenta bien d’asséner son terrible « coup du Berger » qui l’avait rendu célèbre, mais une précise défense d’un maître Kramnikien la rendit inefficace. Le général Waltour essaya lui une attaque Thor, mais il n’en connaissait pas toutes les ficelles comme le capitaine absent. Les lieutenants Kech Blakmar et Dimeur et les sous-lieutenants Tarta et Koveur avaient beau gagner en qualité, nul ne pouvait prédire qui remporterait cette sanglante confrontation. Pourtant la joute avait déjà commencé depuis 4 bonnes heures en temps Fischer standard. Les Kech arboricoles sous les ordres du duc Nimzo s’était bien évidemment mêlés à leurs homologues de la plaine, et utilisaient de vieilles ruses est-indiennes pour affaiblir l’aile-droite des alliés. Robert-le-téméraire dû sacrifier son vaillant lieutenant Morra pour tenir sa position. Kech-le-terrible donnait ses ordres et combattait ardemment sans jamais chercher à fuir. Mais le Roi pouvait-il remporter la victoire en restant exposé au centre ? Ce combat désordonné rendait caduques toutes les théories de la guerre codifiées il y a de cela des décennies par le Grand Amiral thurien Issenmaniak lui-même, aujourd’hui retraité (si le Grand Amiral est aujourd’hui à la retraite malgré son jeune âge, c’est évidemment suite à son implication dans le célèbre scandale de la FIDE lorsqu’il participait lui-même au grand tournoi de Mulouz. Les autorités militaires ne l’avait pas dégradé tant il avait formé de fiers et précieux combattants galactiques, mais sa défection lors de la dernière bataille du tournoi avait tant fait parler qu’elles n’ont pu faire autrement que de le forcer à prendre une retraite anticipée, malgré les injonctions de sa fille devenue pendant que le procès avait lieu, la Reine Matil2).
Le combat faisait toujours rage sur Meninik, et les victimes s’amoncelaient. Même les tactiques du brahmane Sissa semblaient obsolettes. Mais alors qu’Abdullax assistait à ce qu’il définissait comme le début d’un nouveau chaos galactique, un hurlement parcouru la mêlée et tout se figea.
Et la grande prêtresse apparue.
C’est elle qui, utilisant les multiples possibilités de la Kechraï, avait lancé le cri du terrible Dragon Najdorf, cri réputé suraiguë qui glaçait le tympan de quiconque l’entendait, provoquant une paralysie très passagère, mais bénéfique dans un tel moment. Ce cri suraiguë tranchait d’ailleurs comme un pied d’nez avec la voix de Robert-le-téméraire qui comme chacun le sait, s’exprime deux tonalités sous le langage humain standardisé.
La tribu des Kech avait désormais les yeux fixés sur leur prêtresse, et chacun voulait savoir si elle intervenait pour combattre du côté de ses fils à l’aide du pouvoir sans limite de la Kechraï. Avec la réapparition de la grande prêtresse, le sort de la bataille allait se décider sur son seul choix personnel.
Et c’est avec stupeur que Lilian-le-terrible découvrit la douloureuse vérité : la prêtresse se rangea du côté des alliés. Loan-le-moins-pire s’agenouilla dans un signe de pardon, mais Lilian-le-terrible était ravagé par la haine ! Il refusa de rendre les armes. Pourtant le Roi ne pouvait que constater qu’il était bel et bien en échec. Il paniqua, regarda dans tous les sens, ont eût carrément dit qu’il lui manquait une case. Abdullax aurait bien voulu mater ce sauvage. Il souhaitait le prendre vivant, mais évidemment, on ne prend jamais le Roi ! Lilian-le-terrible se ressaisit pourtant assez vite. Il chercha un des trois moyens existants pour se soustraire à cet échec. Mais sachant qu’il ne pouvait affronter le pouvoir de la Kechraï, il choisit de s’enfuir en direction des grandes forêts de Meninik.
C’est alors que sur son passage se dressa une sombre silhouette : la grande prêtresse n’était pas venu seule, son apprenti était là lui aussi. Et lorsqu’il retira la capuche de sa bure, Abdullax reconnût son ami Dark Claudius le Sage. Lilian-le-terrible chercha bien à l’affronter, mais le Sith se mit en position de défense Pirc et bloqua sans effort les attaques désordonnées du Roi déchu. La prêtresse satisfaite des progrès de son apprenti, rejoint les deux belligérants, accompagnée de son second fils. Dark Claudius le Sage et la grande prêtresse discutèrent un long moment avec le souverain et son frère, et le Sith sorti de son sac-à-dos, sac-à-dos, sac-à-dos, non pas une carte (c’est la carte, c’est la carte), mais deux médailles resplendissantes ! Lilian-le-terrible et Loan-le-moins-pire les reconnurent immédiatement. Il s’agissaient ni plus ni moins des médailles de leurs grands-aïeux paternels, héros reconnus sur tous les mondes civilisés de la bordure intérieure et extérieure, aux quatre coins de l’hexagone, et des colonnes A à H. Ces médailles avaient été remises aux aïeux Kech pour les remercier de leur participation il y a bien longtemps, à la défense du monde assiégé du baron Chrystyan de la Loose, face à l’assaut conjugué des deux Victor, Korchnoy et Burgar.
Dark Claudius passa les médailles au cou des deux frères Kech, et dans un grand moment de communion, les deux frères regardèrent leur mère de leurs yeux remplis de larmes de pardon…
Les armées alliés sous le commandement de Robert-le-téméraire et d’Abdullax quittèrent Meninik sans faire de mal au peuple Kech, qui dans le fond est plus victime de ses gènes, que coupable. Dark Claudius le Sage expliqua alors à Abdullax que les médailles avait été retrouvées par la grande prêtresse dans la grotte sacrée. Quelle ironie du sort ! Il raconta aussi comment ces très vieilles médailles, très antérieurs même aux aïeux paternels des Kech, avaient été fabriquées il y a des siècles dans les forges du Mordor, avec des morceaux de l’anneau unique, et un savant mélange de kryptonite et d’opale de Megnassane. Pétrit par une onde de Kechraï, cet alliage inhibe les effets dévastateurs du gène mutant kechrite (voir l'épisode II). L’explication était donc là, et la grande prêtresse de la Kechraï l’avait toujours su. Et tant que les Kech porteront fièrement à leur cou les deux médailles ancestrales, la paix ne sera pas menacée.
Mais pour combien de temps ?..
Peuples de la Terre qui avez lu ces lignes, elles ne forment que ce qu’il reste de la merveilleuse légende de la Kechraï telle qu’elle est encore racontée sur de nombreux mondes du noyau jusqu’aux tréfonds de la comtée. On ignore comment elle est parvenue jusqu'à nous, mais même si cette histoire s’est passée il y a longtemps, en d’autres lieux, et si les noms des planètes et des personnages vous semblent tout à fait fortuit, n’oubliez pas que chaque légende naît toujours quelque part d’un fait réel, que les années transforment, embellissent, ou parfois réduisent. Le temps y rajoute parfois quelques lignes, mais en efface d’autres. Difficile d’y démêler le vrai du faux. Et un jour cette légende se perdra comme beaucoup d’autres, mais restez toujours sur vos gardes, car l’histoire bégaye. Le gène de l’agressivité est présent en chacun de nous, qu’il provienne de la légendaire tribu Kech ou d’ailleurs, et qu’il sévit partout dans l’Univers si nous le laissons germer. Ne le laissez pas dominer votre vie, mais restez digne de vos ancêtres qui ont engendré tant de Grands Hommes. Restez en toute situation maître de votre destin, et utilisez vos dons Kechraï, Sith, ou autres, de la meilleure des façons…
Voilà. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j'ai préféré ne pas garder cela pour moi tout seul. Je ne pouvais pas être le seul gardien de cette histoire, il fallait que le monde sache, c’était trop important pour un seul homme.
PS : et pour finir, si vous vous posez des questions sur moi, mon revendeur m’a certifié que c’était d’la bonne